Libéralisme, keynésianisme et néo-libéralisme : le libéralisme économique est l’idéologie qui accompagne l’essor du capitalisme depuis les débuts de l’ère industrielle. Il défend la liberté d’entreprendre et le libre-échange. Depuis les années 1930, les politiques inspirées par l’économiste britannique John Maynard Keynes poussent l’État à intervenir pour réguler un capitalisme en crise. L'« État-providence » triomphe après la guerre en assurant la prospérité par une forte redistribution des richesses. Le modèle « keynésien » s’essouffle dans les années 1970 avec la fin des Trente Glorieuses (baisse de la consommation), les dérèglements monétaires (suspension de la convertibilité du dollar en or) et les chocs pétroliers qui révèlent la crise en 1973 et 1979. L’endettement des États s’accroît, accentuant l’inflation des prix et n’entraînant plus la croissance (stagflation). La pensée néo-libérale, incarnée par des économistes comme Milton Friedman, critique le poids de l’État-providence sur l’économie. L’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher au Royaume-Uni (1979-1990) et de Ronald Reagan aux États-Unis (1980-1988) marque les débuts de la « révolution néo-libérale ». L’État se désengage fortement de l’économie par des privatisations, la réduction des dépenses publiques et la diminution des impôts. Le cycle de croissance néolibéral qui s’amorce dès les années 1980 correspond à l’essor de la mondialisation, favorisée par la dérégulation des marchés et la baisse des droits de douane.
Économie socialiste de marché : expression forgée par Deng Xiaoping pour définir la politique d’ouverture de l’économie chinoise aux échanges internationaux. Après la période maoïste, les retards de développement préoccupent les dirigeants d’un pays qui vient d’atteindre le milliard d’habitants. En 1979, une fois installé à la tête du Parti communiste, Deng met en place un vaste programme de réformes baptisé les « quatre modernisations » (agriculture, industrie, défense et recherche). Il se traduit par des privatisations partielles de terres et d’entreprises, ainsi qu’une décentralisation des décisions économiques. Des zones économiques spéciales (ZES) sont mises en place dans les ports pour accueillir les capitaux occidentaux et favoriser les transferts de technologie. Cette ouverture au capitalisme reste cependant sous le strict contrôle de l’État et du Parti communiste, Deng affirmant que le partage des richesses doit rester égalitaire, selon les principes du socialisme.
Alternances et cohabitations : après la période gaullienne, la vie politique de la Vᵉ République évolue vers une bipolarisation. La droite se maintient au pouvoir sous les mandats de Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing. Ce président de tendance libérale répond aux attentes d’émancipation de la société française en reconnaissant le droit à l’avortement et en abaissant la majorité à 18 ans. En 1981, l’élection du socialiste François Mitterrand marque la première alternance politique de la Vᵉ République. La gauche au pouvoir abolit la peine de mort et engage la décentralisation de l’État. En 1986, les élections législatives redonnent la majorité à la droite. Élu pour 7 ans, François Mitterrand se maintient au pouvoir en obligeant le gouvernement à une cohabitation (1986-1988). Dans cette situation particulière d’alternance, le président et le Premier ministre ne sont pas du même bord politique.
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